Après la grande époque des « Jacquemin », un nouvelle génération de locomotives électriques naît dans les années 1970. Munies de bogies monomoteurs, d’un circuit de puissance à thyristors et de dispositifs innovants qui vont modifier les modes de conduite, ces machines développent 4400 kW, soit 6000 ch : une puissance encore jamais atteinte en France par une locomotive à quatre essieux moteurs.
Trois versions sont réalisées : la BB 15000 en monophasé, la BB 7200 en continu et la BB 22200 bicourant, soit au total 510 exemplaires produits entre 1971 et 1986 par Alsthom et le groupement Francorail-MTE. Derrière leur profil à « nez cassé », œuvre du styliste Paul Arzens, elles présentent de nombreux points communs mais aussi un certain nombre de différences, que nous fait découvrir ce film.
Les BB à thyristors de 4400 kW sont conçues comme de véritables locomotives universelles, capables de tracter aussi bien des trains rapides de voyageurs à 160, voire 200 km/h, que des trains de marchandises lourds à 100 km/h. On les voit ainsi sur presque toutes les lignes électrifiées du pays, en tête de Trans Europ Express, de rapides, d’omnibus, de marchandises et, plus récemment, de TER pour lesquels nombre d’entre elles sont modifiées pour la conduite en réversibilité.
Le succès rencontré par cette nouvelle génération de locomotives a incité Alsthom à en proposer des variantes, parfois très différentes sur le plan technique, pour l’exportation au Portugal, aux Pays-Bas, au Maroc et au Brésil, sans oublier une version BBB en Corée du Sud.