LA SAGA DES LOCOMOTIVES BB « JACQUEMIN »
BB 9200, 9300, 16000, 25100 et 25200 et leurs cousines
Le bogie moteur sans pivot avec transmission à arbre creux, mis au point dès 1954 pour les prototypes BB 9003-9004 puis les « fers à repasser » monophasés BB 12000 et 13000, a fait passer à la postérité le nom de son concepteur : André Jacquemin, ingénieur en chef de la division d’études de la traction électrique à la SNCF.
Fort du record du monde à 331 km/h de 1955, ce bogie novateur permit de réaliser une BB apte à développer 5000 chevaux et à atteindre des vitesses jusque-là réservées aux lourdes 2D2 et CC. De 1957 à 1977, le groupement MTE construisit 359 locomotives dotées d’une caisse similaire et de ce type de bogies : elles furent souvent désignées la « génération Jacquemin ».
Les BB 9200 à courant continu furent livrées les premières, à partir de 1957. Une version modernisée, classée BB 9300, devait les suivre en 1968-69.
Les BB 16000 à courant monophasé apparurent à leur tour en 1958, de même que quatre BB 20100 bi-fréquence, aptes à pénétrer en Suisse et en Allemagne sous caténaires 16 hertz 2/3.
Deux versions bicourant monophasé / continu, les BB 25100 et 25200, furent ensuite livrées entre 1964 et 1977.
Simples, fiables et d’une longévité exceptionnelle, les « Jacquemin » ont remorqué les rapides les plus prestigieux, tel que le TEE « Capitole » fonçant à 200 km/h entre Paris et Toulouse, pour achever leur carrière d’un demi-siècle en tête d’obscurs TER et convois de fret. Un chapitre de ce film est consacré à la série BB 9400, qui cachaient une mécanique et des bogies bien différents sous une caisse inspirée des « Jacquemin ».
Jacques Chaussard propose un film passionnant d’une durée de 85 minutes, illustré par de nombreuses séquences d’archives rares ou inédites.